Mourre



Type de patrimoine :
patrimoines immatériels ; patrimoines ludico-sportifs
Nom français :
Mourre
Nom vernaculaire :
Mourra
Description :

Le nom « mourra » ou « mourre » vient de l'italien dialectal morra (retard). Il s’agit d’un jeu de hasard qui ne nécessite d’autre instrument que ses propres mains. Deux joueurs (ou plus) se montrent simultanément un certain nombre de doigts, tout en annonçant chacun la somme présumée (de 0 à 10) des doigts dressés par les deux joueurs. Gagne qui devine cette somme. Si, par exemple, le joueur A montre 3 doigts en disant « cinq », pendant que le joueur B montre 2 doigts en énonçant le nombre « six », c'est le joueur A qui marque un point puisque le nombre des doigts levés est : 3 + 2 = 5. Si les deux joueurs ne trouvent pas le résultat exact ou si, au contraire, ils réalisent mutuellement le chiffre annoncé, le jeu continue. Une partie se déroule en deux manches gagnantes de 15 points. En cas d'égalité après 10 à la troisième manche, l'équipe qui égalise peut décider d'un renvoi en dix points. Pour intimider l'adversaire les joueurs peuvent crier ou taper fort du poing en annonçant leur nombre. C'est d’ailleurs sur ce point que réside toute l'originalité du jeu : dans sa violence et son rythme effréné. On peut parler de théâtralité durant laquelle les acteurs instrumentalisent des éléments de leur culture. Ceci permet d'entrevoir une dimension intéressante du jeu, une dimension identitaire d’ailleurs revendiquée.


Historique :

La mourra ou mourre est un jeu très ancien. On retrouve des attestations de sa pratique chez les égyptiens à l’époque des pharaons – notamment dans deux peintures funéraires datant de 2000 ans avant J-C – mais aussi durant l’antiquité grecque et romaine. Durant la renaissance, on retrouve de nombreuses traces du jeu. Quelques auteurs en font mention dans leurs œuvres comme par exemple Rabelais dans Pantagruel (Livre IV, Chapitre XIV), Molière dans La jalousie du Barbouillé (scène II) ou bien Dante dans La Divinia Commedia. A l'époque moderne, on trouve des mentions du jeu dans les écrits d’Apollinaire (Alcool, L'ermite) ou bien de Charles Dickens et de Jacques Lacan. Quant aux auteurs contemporains, ils sont nombreux à faire référence au jeu de la mourra. Citons ici des ouvrages d’histoire régionale comme ceux d’Etienne Gallean (Comment vivaient les familles dans la Haute Tinée il y a cent ans), de Michel et Marie Louise Gourdon (Mémoire d'en haut), de Michel Bourrier et Colette Bourrier-Reynaud (Nice : histoire de la digue des Français) ou encore de Guy Estadieu (Saint Dalmas le Selvage).


Mots-clés :
mourra;
Mots-clés :
mourre;
Mots-clés :
jeux traditionnel;
Mots-clés :
Ilonse;
Mots-clés :
Mourramundo
Cote :
06072-ARC-00002