En aval de Guillaumes, le Var entaille profondément la bordure occidentale du dôme de Barrot et se charge en blocs de grès et pélites de teinte rouge qui tranchent sur la couleur grise des sédiments issus de son parcours, en amont du Pont des Roberts. A sortie des gorges de Daluis, il n’est pas rare de trouver des blocs parsemés de nodules métalliques de cuivre à l’état natif et, parmi les graviers et galets, certains, de teinte sombre, particulièrement pesants, se révèlent être des pépites de cuivre.
Selon toute vraisemblance, pendant les périodes d’étiage, l’homme du Néolithique devait emprunter le lit du Var pour ses déplacements et il y a tout lieu de penser que, lors de ses migrations vers le haut-pays, il fut attiré par la présence de ces pierres qui présentaient la particularité d’être façonnables par simple martelage. Cette démarche le conduisit à découvrir des fragments de métal dans un éboulis de pente, puis, à partir de là, d’aborder par le haut les falaises situées à l’aplomb afin d’en extraire le précieux métal.La découverte de marteaux et de percuteurs en pierre atteste de l’ancienneté de ces mines dont l’exploitation remonte au Chalcolithique ou au Bronze ancien soit il y a environ 4500 ans. Par la suite, les galeries furent creusées au feu avant d’être reprises, pour les plus richement minéralisées, à l’aide d’explosifs entre le XVIIème et le XIXème siècle.
Localisée 250 m au-dessus du lit du Var, la minéralisation cuprifère y a pour gangue de petits filonnets carbonatés, subverticaux, inclus dans le Permien (formation du Cians) dont l’épaisseur varie de quelques millimètres à quelques centimètres. Elle est essentiellement constituée de cuivre natif qui occupe généralement la partie centrale des filonnets sous forme de feuillets, à contours irréguliers ou de petits nodules. Le cuivre natif est associé de façon constante à de la cuprite, des arséniures de cuivre, de l’argent natif et à une grande variété d’espèces minérales résultant d’altérations et de remaniements. Neuf de ces espèces se sont révélées être des premières mondiales.
34 cavités et courtes galeries pour une longueur totale de 230 m ont été recensées à Roua, elles sont réparties en deux groupes distants de 250 m l’un de l’autre (groupe Nord sur la commune de Guillaumes, groupe Sud sur celle de Daluis).
En l’état actuel des connaissances, les mines de Roua constituent la seule exploitation d’âge protohistorique, connue en France, portant sur le cuivre natif.
Au niveau du pont des Roberts 1,5 km en aval de Guillaumes, des indices de cuivre apparaissent sur la rive gauche du fleuve au départ du chemin d’Amen. A ce niveau une galerie de quelques dizaines de mètres de longueur, en partie remblayée, a été percée au contact des pélites permiennes rouges et des grès blancs conglomératiques du Trias. La minéralisation en cuivre y est très ténue. Les autres travaux miniers, qui totalisent 200 m de longueur, s’échelonnent le long de la falaise. La couche cuprifère qui atteint tout au plus quelques centimètres de puissance comprend : chalcocite, bornite et chalcopyrite.
Non loin de ces indices, sur la rive gauche du Var, une petite fonderie fut édifiée vers 1770 par le comte de Villeneuve, seigneur de Daluis en vue de traiter le minerai. Seules aujourd’hui, quelques scories témoignent de l’existence de cet ancien atelier de traitement métallurgique.