1. [3 août 1948] - Saisie de farines par l'administration des contributions indirectes
2. [7 août 1948 ] - Procès verbal de l'administration du contrôle économique 1 constatant que Joseph Gilloux, meunier à Entraunes, a contrevenu à la législation économique sur le ravitaillement par détention de farine extraite à un taux inférieur. Fabrication de farine blanche
3. [4 octobre 1948] - Joseph Gilloux est condamné à une amende de 40 000 francs et à l'abandon du son et du remoulage saisis
4. Des souscriptions en faveur de Gilloux Joseph sont lancées par les communes de Saint-Martin d'Entraunes et d'Entraunes pour payer l'amende. Les sommes récoltées vont permettre de régler l'amende. 2
5. Extrait de l'ordonnance du 30 juin 1945
6 . [8 avril 1952] Lettre de Jean Médecin 3 précisant que grâce à son intervention l'amende a été ramenée à 500 francs
(1) L’administration du contrôle économique, pierre angulaire de la répression des infractions économiques en France tout au long des années 1940. Instaurée au départ dans un but de régulation économique et de justice sociale (favoriser la meilleure répartition possible des produits disponibles dans un contexte de pénurie exacerbée et lutter contre l’inflation), elle se trouva rapidement prise dans le piège de la collaboration décidée par le régime de Vichy, ce qui la fit apparaître comme un instrument au service de l’occupant allemand.
(2) Le fait que cette administration ait été considérée comme antipatriotique explique en grande partie sa très forte impopularité tout au long de la période, y compris après la Libération et explique en partie aussi le succès de ces souscriptions en faveur de Joseph Gilloux nonobstant toute la sympathie que l'on avait pour lui.
L’année 1947, à travers sa mobilisation dans le cadre de la politique de baisse des prix, constitua véritablement le chant du cygne du contrôle économique. Au sein du gouvernement, la tendance libérale s’imposait progressivement à partir de 1948, scellant ainsi le sort de cette administration. La disparition des pénuries à partir de 1948-1949, le rétablissement de l’équilibre entre l’offre et la demande, et l’accélération de la croissance rendaient le maintien d’un contrôle économique inutile. Après une année de tergiversations, la DGCEE disparaissait en tant que service autonome, par décret du 26 février 1949. [Grenard Fabrice]
(3) Député maire de Nice et président du Conseil général.