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  • Buis. Cliché : Roudoule, écomusée en terre gavotte
    Buis. Cliché : Roudoule, écomusée en terre gavotte

Buis

Botanique générale


Nom :
Buis
Nom latin :
Buxus sempervirens L.
Nom vernaculaire :
"Bouis" (Roudoule) - boi ros (lo)[lu b'uj r'us] (Entraunes-Revest) (classé initialement sous "buis rouge", mais il n'y a qu'un seul buis) - boi vèrd (lo) [lu b'uj v'Ert] (Entraunes-Revest) (classé sous "buis vert, idem) - Bouoi (lou) [bouoï](St-Etienne-d
Famille :
Buxacées
Cote :
Bota63-000678
Rédacteur :
Thomassin, Philippe, Roudoule, écomusée en terre gavotte
Résumé :
Le buis est ignoré pour ses vertus médicinales. Mme M., dans la Vésubie, évoque la tisane de buis pour lutter contre la fièvre ou la grippe. M. P. le cite en tisane pour purger le sang, au printemps. Il semble cependant que ces usages ne furent pas répandus dans les vallées montagneuses.

En altitude, le buis et le laurier remplacent l'olivier pour la fête religieuse des Rameaux. Les rameaux peuvent être garnis de châtaignes, de bonbons, de biscuits distribués après la cérémonie aux enfants. Les enfants ont également coutume lors de cette fête religieuse de fabriquer de petits bracelets ou colliers qu'ils portent lorsqu'ils se rendent à l'église. Béni, les buis sont suspendus dans la maison, dans les "campagnes" et  dans les bergeries où ils ont un effet prophylactique.

Dans les villages, couronnes, colonnes végétales en buis ornent depuis longtemps les estrades et les place lors des fêtes patronales où résonnent parfois les boules de la même essence.

Ces branches humidifiées, afin de ne pas les embraser, servent à nettoyer le four communal pour enlever la poussière après que l'on eut poussé les braises avec un râteau.

Comme on fait "feu de tout bois", il arrive que le buis se consume dans une cheminée. Ses cendres bien blanche, peuvent être utilisé pour laver le linge. Mais autrefois, les buis étaient régulièrement coupés, mais ce bois très cassant n'était envisagé que pour allumer la cheminée ou "faire l'appoint pour le four à pain".

Le buis, bois solide au grain fin, est un passe temps pour les bergers qui, en gardant les troupeaux, sculptent des clavettes pour fixer les sonnailles sur les colliers des ovins (chambis) ou des crochets (fus dans la Roudoule ou tacoulos dans la Tinée) qui seront fixés à l'extremité de la longue corde destinée à maintenir une charge sur un bât.
Il est souvent utilisé pour fabriquer des ustensiles de cuisine : louche, cuillère, fourchette, pilon, rouleau à pâtisserie…
M. M. se rappelle que l'hiver, les enfants confectionnaient des petites roses avec des couvres cahiers et des branches de buis. Quant aux musiciens, ils apprécient les fifres en buis qui donnent un son très aigüe.

Le buis est annuellement taillé pour pour servir de litière aux bétails. Ainsi transformé, le buis est un excellent engrais végétal comme l'atteste déjà au début XIXe siècle François Emmanuel Fodéré : " Ce végétal, dont l'odeur se rapproche beaucoup de certaines odeurs animales, fournit, dans la fermentation putride, du gaz azote, qu'on peut facilement recueillir au moyen d'une cloche ; aussi est-il un véritable présent pour l'agriculture des Alpes-Maritimes et du département des Basses-Alpes, dans lequel je l'ai vu employé, depuis Entrevaux jusqu'à Digne : il fournit un excellent engrais, fort analogue à l'engrais animal. On en cueille les jeunes tiges, dont on fait litière, qu'on fait pourrir dans des fosses, et dont on jonche les chemins , pour recevoir l'humide de l'air et celui des animaux qui passent dessus. Malheureusement le buis ne vient pas partout, et il exige une certaine température ni trop froide ni trop chaude : je ne l'ai pas vu pousser sur la tête des chaînes de ces Alpes ni vers leurs extrémités; il refuse de croître sur le schiste noir décomposé qui est si commun au nord-ouest de la contrée."(1)


(1) Fodéré Emmanuel-François, Voyages aux Alpes Maritimes, Strasbourg, 1821, p.37-39