Poire Bon Chrétien, Poire William Bon Chrétien. Poire Christiane
Botanique générale
Nom : Poire Bon Chrétien, Poire William Bon Chrétien. Poire Christiane
Nom vernaculaire : Pero Bouon Cristian, Christiane (Mézel), Bon chrétien d'été. Williams, Bon chrétien d'hiver, Royale d'hiver.
Famille : Rosacées
Caractéristiques du fruit : Fruit :Gros ou très gros, ovoïde allongé ou turbiné, bosselé ou un peu côtelé dans son pourtour.
Epiderme : Lisse, jaune doré, pointillé de roux, parsemé de quelques marbrures fauves, surtout vers le pédicelle, parfois strié d'un peu de rouge clair à l'insolation.
Pédicelle Fort, assez court, droit, implanté obliquement dans une cavité moyenne, bosselée.
Oeil Moyen, ouvert, inséré dans une dépression très peu profonde, côtelée sur les bords.
Chair. Blanche, fine, fondante, juteuse, sucrée, peu acidulée, très parfumée, musquée.
Qualité. Bonne ou très bonne, à entrecueillir.
Maturité. août septembre
ARBRE
Rameaux. Gros, courts, un peu coudés, fauve clair, à lenticelles grises.
Yeux. Assez gros, triangulaires, pointus, appliqués contre le rameau.
Culture. Cette variété greffée sur cognassier et plantée dans un sol argilo siliceux et humeux, pousse vigoureusement et produit en abondance de beaux et bons fruits. Il convient, dans les sols légers, de greffer cette variété sur franc où elle réussit très bien, produit beaucoup et aussi vite que sur cognassier, lorsqu'on la soumet à une taille rationnelle.
L'arbre se prête à toutes les formes, de préférence au gobelet, fuseau et au cordon horizontal, à toutes les expositions ; cultivé dans toutes les régions et on doit lui appliquer une taille courte.
Depuis quelques années cette variété est sujette à la tavelure ; il est urgent de faire au moins un lessivage d'hiver et deux autres à base de cuivre après la floraison pour assurer la récolte.
Variété de culture intensive la plus répandue, elle fait l'objet d'un commerce important pour l'exportation.
Fruit d'amateur, de commerce et d'industrie.
Source le verger français
Grosse poire douce, belle mais souvent tachée, ce qui l'empêchait d'être commercialisée.
Le fruit est généralement consommé en septembre.
Bon chrétien : Fruit gros jaune ; chair blanche musquée. 1ere qualité ( (Larousse agricole, 1922)
[En 2è représentation: bibliographie, témoignages , ethnotextes etc.]
Cote : BOTA-000701
Rédacteur : Thomassin, Philippe, Roudoule, écomusée en terre gavotte;
Rédacteur : Mayer, Pauline, Roudoule, écomusée en terre gavotte
Observations : Fiches Domenge-Roger
(.légendes) in le poirier eaactes dus - La Bon chrétien. Variétés officielles. En patois on dit la Christiane. Le vrai nom c’est la bon chrétien. De partout on en parlait. Ici ils l’appelaient la christiane. Variété très vieille. En restait encore qqunes. Grosse poire très douce, peu commercialisée. Très jolie mais souvent tâchée, pour le commerce il faut que ça soit présentable. C’était sa nature. (Mézel RF) ANONYME 1993 Pero boulido sauvo la vido : Poire bouillie, sauve la vie. Les carnets de Provence n°12 [Revue à Salagon] Dans les Basses-Alpes il existait plusieurs dizaines de variétés de poires que l'on mangeait crues la moitié de l'année. en juillet : poire Melonne en août : Crémesine d'été et Doyenne d'été en septembre : Bon Chrétienne d'été, Louise Bonne d'Avranches, en octobre : Citron des Carmes ou Beurré Clergeau, en novembre : William, Doyenne d'hiver, Belle Adrienne en décembre : Vergouleuse, Martin Sec, Grise poule d'Estoublon, Bergamotte. Les poires que l'on mangeait cuites à l'eau ou en confiture étaient : Crémesine d'été et d'automne, Serteau rouge de La Javie, Campanette, poire Grise, Valence, Guignolet et Martin Sec. Les mangeurs de poire de la Palud : près de Castellane les poires séchées valurent aux habitants de La Palud leur surnom : « Paluard manjo-partié ». Léi partié, fruits secs tout noirs et biscornus « tirent leur nom de partido, partie, c'est à dire moitié de poire (Georges Domenge Cuisine de tradition du Var et des Alpes du sud. Edisud ) (Bib.Com. L.C.) COSTE C. Historique pommiers, historique poiriers. CBNA Conservatoire Botanique National Alpin de Gap-Charance. [pdf CBNA] (Bib. Com. L. C.) Données pour le verger pédagogique. 1930 marque le début de l’expansion du commerce de la poire et donc de l’extension des vergers dans le sud des Hautes-Alpes. Les principaux pôles de production sont tous situés en moyenne entre 400 et 800 m d’altitude, de la région de Laragne à Gap. Principales variétés cultivées : La poire Curé est de loin la plus répandue ensuite la poire Crèmesine, puis la poire Martin sec. La poire Royale a pendant longtemps jouit des faveurs des cultivateurs mais elle est de plus en plus abandonnée à cause de sa sensibilité à la tavelure. Sarteau ou Certeau d’automne. Variété connue depuis au moins 1540 en Saxe ; introduite en France avant 1628 Curé découverte par M. Leroy, curé de Villers-en-Brenne (Indre)vers 1760. Bon chrétien Variétés anciennes nationales cultivées dans les Hautes-Alpes Beurré giffard : origine région Anjou 1825 Epargne : origine inconnue très ancienne Beurré de l’assomption B: origine région de la Loire 1860 Beurré goubault : origine région Anjou 1842 Duchesse d’Angoulême : origine région Anjou 1800 Martin sec : origine région de Champagne, très ancienne car dès 1530 Charles Estienne la mentionne dans son seminarium et plantarium fructiferum Virgouleuse : origine région de Limoges déjà connue en 1653. Saint Germain d’hiver : origine région de la Loire 1650. Marguerite Marillat : origine région du Rhône 1874 Citron des Carmes : origine inconnue très ancienne Variétés anciennes étrangères cultivées dans les Hautes-Alpes au XX siècle Beurré d’Arenberg ou d’Hardempont : origine belge 1750 obtenue par l’abbé Hardempont introduite en France en 1806 par Noisette. Beurré Six : origine Belge 1845 obtenue par M Six, jardinier à Courtrai Doyenne d’hiver: origine Belge milieu du XVIIIe. Trouvée dans le jardin des Capucins à Louvain. D’après G Gilbert, ce fruit devrait s’appeler Bergamote de la Pentecôte nom primitif donné par Vilain (obtenteur) à Mons . Il n'a été introduit en France que vers le début du XXe siècle Joséphine de Malines : origine Belge obtenue en 1830 par le Major Esperen. Introduite en France en 1843 Royale : origine Italie vers 1600, région de Modène sous le nom de spina di carpi. TARBOURIECH MF. 2003. La poire un fruit menacé. La biodiversité végétale, des plantes pour l'avenir. p.143-159. [pdf CBNA] (Bib. Com. L. C.) Le poirier à l'origine est un fruit sauvage. Le genre Pyrus compte d enombreuses espèces de l'Europe à l'Asie d'Extrême-Orient. En France on considère indigènes : Laurence Chaber / EPI Bibliographie des variétés fruitières locales du Pnr VERDON septembre 2014 p. 79 Pyrus piraster, espèce sauvage que l'on rencontre de la plaine à l'étage montagnard. Pyrus amygdaliformis, le poirier Faux-amandier, espèce à étroite répartition méditerranéenne, héliophile, thermophile, sur sols calcaires. Pyrus nivalis, le poirier à feuilles de sauge ou Sauger, il était cultivé dans le Centre de la France pour la fabrication du poiré. Pyrus cordata, le poirier à feuilles en coeur, abrisseau de l'ouest de la France, plutôt sur sols acides. Les fruits des poiriers sauvages sont comestibles bien que souvent astringeants et acerbes. En Provence, les poiriers sauvages Pyrus piraster et Pyrus amygdaliformis poussent naturellement en milieu forestier et dans les haies, les bergers avaient pour habitude de greffer ces poiriers sauvages. Les anciennes variétés se retrouvent dans des prés-vergers ou en arbres isolés. Le poirier cultivé est Pyrus communis. La fabrication de poires tapées est traditionnelle dans certaines régions de France. En Provence la poire « Brignoles » (synonyme « Chapelan », « Ciserette »), est surtout utilisée pour le séchage. Dans les Alpes du Sud, les poires d'été non consommées en faris et les pérusses (poires sauvages) étaient mises dans le four après la cuisson du pain. Certaines variétés dites « poires à fournias » étaient ainsi desséchées pour se conserver jusqu'à la fin de l'hiver, consommées secs ou réhydratées. Un proverbe provençal dit « Pera bollida sauva la vida » (Poire bouillie sauve la vie). De nombreuses variétés sont données comme étant de deuxième qualité en fruit à couteau et de première qualité en fruit à cuire, c'est le cas de la « poire Curé », une des variétés les plus anciennes et les plus connues. On mentionne des poires fraîches « Bon chrétien d'hiver » ou séchées « Brignoles » parmi les 13 desserts de Noël de Provence. Poires d'été : Docteur Jules Guyot, une des premières variétés à être commercialisée ; Williams, extraordinaire variété goûteuse (en frais, en transformation ; jus, sirop, compote, distillation) ; la Crémesine, une très vieille variété, qui aurait été consommée par François 1er de passage à Gap en 1515, fruits de table très agréable mais ne se conservant pas, se prête bien au séchage, à la conserve et la confiture, recherchée par les confiseurs. Poires d'automne : Louise d'Avranches, rouge au goût typé encore commercialisée ; Beurré Hardy, fondante mais peu produite remplacée pat la Conférence. Poires d'hiver : Doyenne du Comice et Passe-Crassane excellentes à maturité. Passe- Crassane, interdite à la plantation depuis 1980 à cause de sa sensibilité au feu bactérien. (Lagarde & Marchenay, 1985, Les variétés cultivées dans le PN Ecrins) (bib. PM) Bon chrétien d'hiver = variété appréciée aux 16e et 17e siècles, déjà bien délaissée au début des années 1900 AD04 - 804 806 NIQUET N., TELLIEZ J. - Grandes cultures régionales – L’Arboriculture fruitière des Basses-Alpes, dans Bulletin des engrais 28 septembre 1938 et 12 octobre 1938, p.411 à 437 II. Le pommier et le poirier Variétés de poires Variété d’été : Cramoisine (variété locale) Beurré Giffard Cuisse-Madame Triomphe de Vienne Bon Chrétien Williams Variété d’hiver : Doyenné du Comice Duchesse d’Angoulême Beurré Clairgeau Curé ou Belle Adrienne Virgouleuse Royale d’hiver Grise Poule Alexandrine Drouillard Louise Bonne d’Avranches 7M015 Monographie agricole du département des Basses-Alpes Par Niquet, Directeur des Services agricoles, Digne, le 1er juillet 1933. Poirier On compte 67 ha 60 de vergers, avec 10890 arbres et 99349 arbres épars, ayant produit 24060 qx de fruits, dont 5926 consommés à la ferme et 18134 destinés à la vente et vendus en moyenne 175 frcs le quintal à la propriété. Ces 110239 arbres sont réparties dans 146 communes – La Motte du Caire a plus de 6000 arbres – les Mées et La Javie plus de 5000 Curbans plus de 4000 – Champtercier, Thoards, Valernes, plus de 3000 Malijai plus de 2000 – Ainac, Annot, Demandols, Entrevaux, Entrepierre, Gigors, La Palud, Le Brusquet, le Caire, Sénez, Ubraye, Vollonne, plus de 1000 – les autres communes moins de 1000 arbres. Variétés : Variétés d’été : St Jean ou Citron des Carmes – Claude Blanchet – Beurrée Giffard – Cramoisine – Cuisse Madame – Bon Chrétien, William – Triomphe de Vienne – Louise Bonnne d’Avranches – Duchesses d’Angoulême. Variétés d’hiver : Bon Chrétien d’hiver ou Royale-Martin sec – Brignoles ou Long Pécou – Virgouleuse – Beurrée Clairgeau – Beurrée d’Aremberg – Doyenné d’hiver – Grise Poule – Belle Adrienne ou Poire Curé – Epine – Beurré gris. (…) Récolte : les poires d’hiver représentent la plus grande partie de la production. On les récolte avant maturité complète, soit directement par gaulage et ébranlement des arbres pour les fruits inaccessibles. La récolte est emmagasinée dans une remise ou dans une cave en vrac, sur un lit de paille. D’autrefoi, on entasse provisoirement les fruits dans des caisses à claire-voie. Dans la région de La Motte du Caire, nous avons pu visiter quelques fruitiers qui représentent un immense progrès par rapport aux procédés de conservation habituellement en usage. La récolte est achetée par le commerce local, qui se charge ensuite du triage, du calibrage des fruits et de la vente à la clientèle . Les principaux débouchés pour le département sont : les villes du littoral Méditterranéen, Paris, l’Angleterre et les confiseries d’Apt. Deux petites confiseries fonctionnent depuis quelques années à St-André et à Sisteron. Darluc Michel Histoire naturelle de la Provence, 1784 Tome 2 P.296 Vallée de Barcelonnette Les fruits y est d’un goût exquis, comme les poires, les pommes, surtout celles qu’on nomme Pommes Calvillos, La poire Bon-Chrétien & Doyéné Laurensi, Prieur, Histoire de Castellane, 1774 p.442 Pommes Les pommes et les poires de toute espèce abondent encore dans notre terroir, surtout aux quartiers de la Palud, où les jeunes garçons en trouvent encore à manger au commencement de décembre , quand la récolte a été bonne. Les reinetes, les courpandus sont de tous les quartiers, & partout délicieuses. Les poires de goût se recueillent principalement dans les beaux enclos qui sont autour de la ville. La cramoisine, le bon chrétien, la bergamote, sont communes dans tout le terroir. Roux Joseph, Statistique des Alpes-Maritimes, imprimerie & librairie Cauvin, Nice, 1862 P.293 -43 - Autumnalis - Bon Chrétien d'Auch P.293 -44 - Hiemalis - Bon Chrétien d'hiver P.293 -45 - Odorosus - Bon Chrétien d'été muscat P.293 -46 - Hispanicus - Bon Chrétien d'Espagne Marchenay Philippe, les variétés locales de plantes cultivées dans le Parc National des Ecrins, prospection, collecte et conservation, comité scientifique Parc National des Ecrins, Association Internationale des entretiens écologiques, 1983. P.82 […] Champsaur : en ce qui concerne les poires, nous retrouvons le Martin Sec, célèbre dans les zones de montagne, parfaitement connu et décrit ; la maison Moreau de Villefranche-sur-Sâone, fournissait le Martin Sec et la Royale d'hiver à un certain nombre de clients des Hautes-Alpes. […] d'autres variétés ont été signalés : le Bon Chrétien en haute tige, très savoureux,très connu, qui ne serait pas le Bon Chrétien Williams, la Comtesse, la poire Curé, connue également, surtout pour sa grande rusticité, trouvée en 1760 dans l'Indre, et enfin, le Sarteau, qui pourrait être le Certeau d'Automne, poire à confire assez ancienne dont nous avons la description dans plusieurs ouvrages. L'arbre est nommé localement sartellier, ce qui est , du point de vue de la taxonomie populaire, intéressant, autant, d'ailleurs que le terme du genre féminin, affecté au poirier : la poirière. Les fruits qui avaient du mal à mûrir étaient mis dans la mêlée, mélange de foin et de paille, cette dernière servant à absorber l'excès d'humidité du regain récolté tard. Comme le pommier, le poirier des haies était très connu ; c'est le perut, dont le fruit est encore plus petit que le sarteau. On l'arrachait pour le greffer, parfois on le greffait dans les haies.