Poire curé
Botanique générale
Nom : Poire curé
Nom latin : Pyrus Communis L.
Nom vernaculaire : Bon curé, Bonne Curé
Famille : Rosacées
Caractéristiques du fruit : Description du fruit : Grosseur : volumineuse et parfois énorme
Forme : très allongée, affectant généralement celle d'une Calebasse, mamelonnée au sommet, assez contournée, presque toujours plus ventrue d'un côté que de l'autre
pédoncule : de longueur et de force moyennes, mais renflé à ses extrémités, légèrement courbé, obliquement implanté à la surface de la chair et le plus ordinairement au dehors de l'axe du fruit.
Oeil : grand, arrondi, ouvert, souvent caduc, à peine enfoncé
Peau : mince, jaune claire verdâtre, entièrement couverte de larges points fauves, maculée de même autour de l'oeil, et du pédoncule, quelquefois complètement marquée d'une raie longitudinale roussâtre, squammeuse et bien apparente, sur la face exposée au soleil, où elle est en outre colorée de rouge-brun.
Chair : blanche, demi-fine, fondante ou demi-fondante, presque exempte de pierres.
Eau : suffisante, sucrée, faiblement aromatique, assez savoureuse ou dénuée, mais exceptionnellement, de toute sapidité.
Maturité : vers la fin d'octobre, et se prolongeant jusqu'en décembre ; pouvant même, rarement cependant, atteindre le mois de janvier.
Qualité : deuxième comme fruit à couteau, première comme fruit à compote.
Description de l'arbreBois : Très fort
Rameaux : nombreux, généralement étalés et un peu contournées, des plus gros et des plus longs, fortement coudés, rouge grisâtre, ayant des lenticelles larges, clairsemées, les coussinets assez aplatis et les mérithalles très-longs.
Yeux : volumineux, ovoïdes, aigus, un peu cotonneux, légèrement écartés du bois
Feuilles : grandes, d'un beau vert luisant, arrondies, faiblement acuminées, assez profondément dentées en scie portées sur un pétiole long et très-fort.
Fertilité : peu commune.
Culture : sur cognassier, ce poirier, dont la vigueur est remarquable, pousse vite et bien, ses pyramides, des mieux ramifiées et des plus feuillues, sont d'une rare beauté.
André Leroy, 1867.
Cote : BOTA-100145
Rédacteur : Thomassin, Philippe, Roudoule, écomusée en terre gavotte;
Rédacteur : Mayer, Pauline, Roudoule, écomusée en terre gavotte
Résumé : La poire curé, variété très polyvalente et vigoureuse a une aire de diffusion nationale. Elle fut découverte en 1760 par un curé de l’Indre. Elle est probablement répandue à partir de la fin du 19
e siècle sur le territoire. Elle est citée parmi les poires de rapport plantées dès les années 1950 dans la moyenne vallée du Var, alors que l’arboriculture intensive se développe.
Casimir (1937) indique sa culture en petites quantités, « ça et là », autour de Grasse. Il précise qu’elle se vend bien et qu’elle « mérite d’être répandue pour la consommation familiale et le commerce. »
Egalement dite « de bon curé » ou « bonne curé », c’est une poire d’hiver et de conservation, consommée jusqu’en décembre. On la connaît à Daluis, La Sagne (Briançonnet), Le Touyet (Ubraye), Puget-Théniers, Bante (Villeneuve-d’Entraunes), Villeneuve-d’Entraunes. Elle est également citée par Raybaut (1981) parmi les poires résistantes « à peau épaisse » cultivées dans l’Estéron.
Observations : poire de curé venait à l'automne pour la saint michel, elle est différente de la poire longue (entretiens F et M) poire longue peut se rapporter à la cuisse de dame. "Et puis après, est sortie la "Curé". Il y avait la crémésine… ce n'est qu'après qu'est sortie la "curé". Il leur semblait qu'ils allaient faire fortune avec cette poire… et ce sont les derniers arbres qu'on a plantés ici. Autrement les autres, les tétons de Vénus, les brutes bonnes d'hiver, que sais-je encore ? La poire tarde… oui les tardes aussi… ce sont des poiriers qui avaient je ne sais pas quel âge…" Léa et Marcel Collomp, (Entretiens JLD) La Baume. la poire curé, un peu longue, pour l'hiver. Trigance. (entretiens F&M) Archives GEYSER 1985 Inventaire fruitier dans le haut Var. Texte de présentation de Marie Aussibal et fiches de terrain intitulées « Plantes cultivées traditionnellement en France, pré-inventaire. Ces fiches manuscrites ont été mises en tableau sous le titre « archives GEYSER fruitiers 1985 ». [Notes manuscrites] (Bib. Com. L. C.) Méthode de travail : l'étude concernant le recensement des vieilles variétés fruitières dans la région du haut Var a été faite à partir de la bibliographie et à partir d'une prospection de terrain. Recherche bibliographique : but, retrouver les noms et descriptions des vieilles variétés fruitières régionales. Documentation consultée aux Archives départementales et au musée des ATP de Draguignan ainsi qu'à GEYSER. Nous avons retrouvé quelques noms comme la « Perdrigon » de Brignoles, mais dans l'ensemble peu de résultats. Prospection de terrain : sur les communes de Tavernes, Varages, Saint Martin de Pallières puis plus largement auprès de contacts établis par l'intermédiaire des conseillers agricoles et d e mairies de certaines communes. Résultats : les personnes après de qui nous avons pu avoir le plus de renseignements sont de petits producteurs qui possèdent un ou quelques vergers dont ils vendent les produits sur les marchés locaux. Poirier Curé (Aups) Agriculteurs chez lesquels les variétés ont été recensées dans le tableau ci-dessus en 1985 : Aups : M. Meilandu, 7 arbres CATOIRE C. VILLENEUVE F. 1990 A la recherche des fruits oubliés - Espèces fruitières et variétés anciennes [Livre à Salagon] (Bib. Com. L. C.) Cet ouvrage présente les espèces botaniques auxquelles les variétés fruitières sont rattachées . Descriptions de certaines variétés anciennes ou dites oubliées du Midi : • Prune : Pardrigone. Ce prunier ne se greffe pas, les repousses qui viennent des racines (cadels) ont fourni des « populations » diverses. Les noms donnés reflètent cette multiplicité : Perdrigon violet, Perdrigon rouge, Perdrigon double, Perdrigoune, Perdrigounette. • Raisin : Isabelle, originaire de Caroline du sud, appartient au groupe Labrusca. C'était surtout un raisin de table, sa saveur foxée donnait au vin un bouquet accentué. • Figue : Marseillaise dite aussi Petite Marseillaise pour ne pas être confondue avec la Marseillaise Blanche ou Blanche d'Argenteuil plus grosse à la pulpe non rosée. Synonymes : Figue de Naples, Figue d'Athènes, Grise à Solliès, Couille du Pape dans le Var. • Poire : Poire Curé, : Poire nationale bien connue sous son vrai nom et sous beaucoup d'autres : Curette, Belle Héloïse, Belle de Berry, Belle de Clion, Cueillet d'hiver, Bon Papa, Belle Adrienne, Comice de Toulon, Poire des Prêtres ; Poire Berrychone, découverte en 1760 par le curé de Villiers en Brenne. COSTE C. Historique pommiers, historique poiriers. CBNA Conservatoire Botanique National Alpin de Gap-Charance. [pdf CBNA] (Bib. Com. L. C.) Données pour le verger pédagogique. 1930 marque le début de l’expansion du commerce de la poire et donc de l’extension des vergers dans le sud des Hautes-Alpes. Les principaux pôles de production sont tous situés en moyenne entre 400 et 800 m d’altitude, de la région de Laragne à Gap. Principales variétés cultivées : La poire Curé est de loin la plus répandue ensuite la poire Crèmesine, puis la poire Martin sec. La poire Royale a pendant longtemps jouit des faveurs des cultivateurs mais elle est de plus en plus abandonnée à cause de sa sensibilité à la tavelure. Sarteau ou Certeau d’automne. Variété connue depuis au moins 1540 en Saxe ; introduite en France avant 1628 Curé découverte par M. Leroy, curé de Villers-en-Brenne (Indre)vers 1760. Bon chrétien Variétés anciennes nationales cultivées dans les Hautes-Alpes Beurré giffard : origine région Anjou 1825 Epargne : origine inconnue très ancienne Beurré de l’assomption B: origine région de la Loire 1860 Beurré goubault : origine région Anjou 1842 Duchesse d’Angoulême : origine région Anjou 1800 Martin sec : origine région de Champagne, très ancienne car dès 1530 Charles Estienne la mentionne dans son seminarium et plantarium fructiferum Virgouleuse : origine région de Limoges déjà connue en 1653. Saint Germain d’hiver : origine région de la Loire 1650. Marguerite Marillat : origine région du Rhône 1874 Citron des Carmes : origine inconnue très ancienne Variétés anciennes étrangères cultivées dans les Hautes-Alpes au XX siècle Beurré d’Arenberg ou d’Hardempont : origine belge 1750 obtenue par l’abbé Hardempont introduite en France en 1806 par Noisette. Beurré Six : origine Belge 1845 obtenue par M Six, jardinier à Courtrai Doyenne d’hiver: origine Belge milieu du XVIIIe. Trouvée dans le jardin des Capucins à Louvain. D’après G Gilbert, ce fruit devrait s’appeler Bergamote de la Pentecôte nom primitif donné par Vilain (obtenteur) à Mons . Il n'a été introduit en France que vers le début du Xxe siècle Joséphine de Malines : origine Belge obtenue en 1830 par le Major Esperen. Introduite en France en 1843 Royale : origine Italie vers 1600, région de Modène sous le nom de spina di carpi. THOARD : Dumont René. Esquisse de certaines possibilités agricoles de la moitié Sud des Basses-Alpes. In: Revue de géographie alpine, tome 42, n°3, 1954. pp. 423-455 Des arbres dispersés, surtout poiriers (Curé) et quelques pommiers (Canada, Calville) permettraient de récolter quelques tonnes de fruits par exploitation. Un syndicat de Thoard assure les traitements antiparasitaires.